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Pollen’n – La Ruche magique ~ 5 ~ « Pollen’n »

~ 5~
 » Pollen’n « 
Je me suis réveillé avec un furieux mal de tête et une drôle d’odeur dans le nez. C’était sans doute dû au venin que ces sales bestioles m’ont injecté, mais j’ai eu toutes les peines du monde à ouvrir les yeux et à distinguer ce qui m’entourait. Tout était flou. Une chose était sûre, en revanche, je n’étais plus dans le jardin, allongé sur le sol, mais dans un endroit clos qui sentait la cire. Mes oreilles aussi ne fonctionnaient pas correctement. J’avais l’impression d’avoir un essaim dans la tête. Ça bourdonnait dans tous les sens. Des milliers d’abeilles me tournaient autour : j’en étais persuadé.
Quelques minutes m’ont été nécessaires pour reprendre possession de mes sens. Quand mes yeux ont enfin répondu à l’appel, j’ai failli les refermer aussitôt. Effectivement, je n’étais plus dehors.
On m’avait enfermé dans une cage étrange tapissée d’une matière dorée. Tout d’abord, j’ai pensé que le vieux Joseph poussait un peu loin le souci du détail. À première vue, et pour l’avoir étudié avec Madame Pinsard, je me trouvais dans une sorte d’alvéole comme celles que construisent les abeilles pour pondre et entreposer le miel. L’apiculteur était un sacré bon bricoleur : c’était plus vrai que nature. Puis, je me suis redressé et, là, j’ai eu un choc. L’ouverture qui se trouvait à mes pieds n’était pas obstruée et ce que j’ai vu m’a hérissé tous les poils. Une abeille gigantesque me fixait de ses cinq yeux. J’avais sacrément dû me cogner la tête en tombant ou c’était une mauvaise blague de l’apiculteur. Quelle que soit l’explication, j’ai hurlé. On a beau faire son courageux devant les potes, devant une telle chose il n’y a pas d’autre option possible.
— Un peu moins de bruit, Bastien. Inutile d’ameuter toute la ruche !
Je ne rêvais pas : l’abeille venait de me parler. Je devais avoir l’air stupide la bouche ouverte et les yeux si écarquillés qu’ils devaient ressembler aux siens.
— C’est impossible, ai-je bafouillé.
— Rien n’est impossible dans le rucher de Monsieur Joseph.
Elle avait une voix toute fluette et aiguë, mais elle n’avait pas l’air dangereuse. Heureusement, car avec la taille qu’elle faisait – ou plutôt que je faisais– je ne pouvais pas survivre à une autre attaque.
— Qu’est-ce que je fais ici ? Et surtout comment j’ai atterri ici ?
— Nous avons estimé que tu étais un bon candidat.
— Un bon candidat à quoi ? me suis-je inquiété, pas vraiment emballé à l’idée de servir de souris de laboratoire à des abeilles.
— Chaque chose en son temps. Pour le moment, sors de là : c’est l’heure de la visite.
D’une de ses pattes poilues, elle m’a fait signe de m’avancer sur le bord de l’alvéole.
J’ai hésité très longtemps, au point qu’elle s’est impatientée :
— Allons, dépêche-toi si tu veux être revenu à temps quand le bus repartira !
Je me suis traîné sur les fesses pour m’approcher.
— Les abeilles ne sont pas carnivores : tu ne risques rien.
J’ai froncé les sourcils.
— J’ai quelques piqûres mal placées qui me prouvent le contraire ! ai-je répliqué.
L’abeille s’est mise rire… Une abeille qui rit… Ça ressemble à un début de proverbe que mon grand-père utilisait pour faire enrager ma grand-mère. Le mien serait sans doute « Abeille qui rit, Bastien qui frémi. »
— Grimpe sur mon dos ! m’ordonna-t-elle alors que j’étais parvenu à ramper jusqu’au bord.
— Ma maman m’a toujours dit de ne pas monter sur les abeilles que je ne connaissais pas…
J’avais beau plaisanter, je n’en menais pas large.
— Et elle a entièrement raison. Je suis ton guide pour le reste de la journée et je m’appelle Pollen’n.

Pollen’n – La Ruche magique ~ 2 ~ « J’aime pas les abeilles ! »

~ 2~
« J’aime pas les abeilles ! « 



Mes craintes se sont confirmées dès qu’on est montés dans le bus. Tout d’abord, Mme Pinsard a choisi la journée la plus chaude du mois de mai pour sa petite virée écologique. Trente-cinq degrés selon la météo, quarante-cinq selon la chemise détrempée de notre chauffeur. Son bus était un sauna sur roues. Gaspard et moi, on s’est installés au fond pour essayer de fuir la musique des années 70 qui s’échappait de la radio. Ce n’était pas difficile étant donné le raffut qu’on faisait.
Le véhicule s’est mis en marche et Mme Pinsard aussi. Ils devaient être branchés sur le même cirPollen'n, la ruche magique chapitre 2cuit. Elle nous avait prévenus : il n’y a pas de petits profits, pas même les dix petites minutes du trajet. Elle a repris le cours qu’elle n’avait pas terminé la semaine précédente. Elle a sorti de sa pochette ses croquis et a interrogé les élèves qui ont eu la bonne idée de se mettre devant son nez. Pendant qu’elle s’extasiait sur l’anatomie de l’abeille, moi je restais ébahi devant l’ergonomie de mon nouveau téléphone portable. Dommage qu’en plus de toutes ses fonctionnalités, il n’avait pas l’application « clim’ ».

 

— Ça doit être pratique cinq yeux.
J’ai levé mon nez froncé vers Gaspard qui regardait la prof d’un air inspiré.
— Qu’est-ce que tu racontes ?
— Ce que vient de dire la prof : les abeilles ont cinq yeux. Tu te rends compte des possibilités ? Je pourrais faire semblant de regarder le tableau tout en écrivant un SMS, répondre à tes mots, copier le cours et surtout garder un œil sur Camille.
J’ai esquissé un sourire. Sacré Gaspard, lui en tout cas ne perdait jamais de vue l’essentiel !
Tout d’un coup, un cri hystérique a retenti dans le bus. Le chauffeur, surpris, a fait une légère embardée. C’était Camille, justement. Elle venait de faire un bond de son siège et pointait la vitre du doigt.
— Une guêpe ! a-t-elle glapi en secouant la tête dans tous les sens comme si la bestiole était collée à ses cheveux.
Il n’en fallait pas plus pour que, dans un périmètre de trois mètres, les filles se mettent à hurler aussi. Les gars se sont moqués, mais, l’air de rien, ils ont mis une distance de sécurité acceptable en eux et le monstre. À croire que Godzilla venait d’apparaître dans le bus. Madame Pinsard est intervenue et a ordonné à tout le monde de s’asseoir. En prof qui n’avait peur de rien, elle s’est approchée de la vitre pour confondre la coupable.
— Ce n’est pas une guêpe, mais une abeille. Qui sait, elle appartient peut-être à Monsieur Joseph ! Son rucher n’est qu’à trois kilomètres du collège et c’est précisément le rayon d’action des abeilles.
— Vous devriez vous approcher pour vérifier si elle n’a pas un « J » tatouer sur le torse. On vous couvre en cas d’attaque, ai-je ironisé.
Les autres ont ricané ; madame Pinsard s’est vexée. Elle n’avait décidément aucun humour.
— Eh bien, Bastien, au lieu de faire le malin, si tu nous expliquais quelles sont les différences anatomiques entre une abeille d’une guêpe.
— Les mêmes que la mère de Florian avant et après son régime.
Deuxième salve de rires. Sauf Florian. Lui aussi n’avait pas d’humour.
— La comparaison douteuse mise à part, ce n’est pas entièrement faux. Il existe une différence de taille entre les deux. La guêpe est plus effilée que l’abeille, plus ronde.
Eh ouais, tous les trente-six du mois, il m’arrivait d’écouter en cours.
— Quoi d’autre ?
— La couleur, a répondu Benjamin, troisième rang, près de la fenêtre, comme en classe. Les guêpes sont noires et jaunes ; les abeilles vont du brun au blond.
Ce n’était pas censé être drôle, mais des blagues douteuses sur le QI variable des abeilles ou sur les fausses blondes ont fusé. Madame Pinsard s’est mise à hurler. Le silence n’est revenu que lorsque le chauffeur, rouge cramoisi, est intervenu pour ramener le calme.
— Madame, c’est vrai pour les couleurs ? l’a questionnée Camille.
— Tout à fait.
— Je suis choquée. Ça veut dire que Maya, c’est de la contrefaçon ?
Madame Pinsard a soupiré. Heureusement pour elle, on arrivait déjà à destination. Tu parles d’une sortie exotique ! Pendant que les autres se préparaient à décoller, je suis resté assis à visionner ma vidéo qui n’était pas terminée.
Je ne l’ai pas vue ni entendue arriver. Les explications de la prof avaient même réussi à la faire oublier. Pourtant, l’abeille n’avait pas quitté le bus. Elle s’est posée sur le haut de mon téléphone. Je me suis demandé si de ses cinq yeux, elle me regardait moi ou les pitreries du youtubeur qui s’agitait sous ses pattes.
Je devais être parano, mais j’ai vraiment eu l’impression qu’elle me fixait.
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Illustrations JP. Piquet©
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